ACTUALITÉS
INFLATION : LA FNSEA POUR UNE APPLICATION STRICTE D’EGALIM
La loi Egalim, rien qu’elle et toute elle. « La solution doit venir d’une application très stricte de la loi Egalim », indique la FNSEA dans un communiqué de presse le 27 octobre. Elle réclame notamment la prise en compte des indicateurs de coûts de production dans les contrats conclus par les producteurs ainsi qu’une meilleure prise en compte des coûts industriels et la fin de la facturation de pénalités logistiques. Par ailleurs, elle entend clore les négociations commerciales 2022 pour « laisser la place » à celles de 2023. Prônant une « indispensable solidarité » et appelant à pérenniser le relèvement du Seuil de revente à perte et l’encadrement des promotions, elle craint une « rupture de la chaîne alimentaire ». Le risque est « omniprésent » et « la rupture (…) » inéluctable, souligne le syndicat agricole qui craint à demi-mot une hausse des volumes d’importation. Enfin, la FNSEA appelle à la mise en place d’un chèque alimentaire durable pour aider les consommateurs les plus fragiles.
GRIPPE AVIAIRE : L’INQUIETUDE GRANDIT EN FRANCE
Les foyers de grippe aviaire se multiplient un peu partout en France, principalement dans le Grand-Ouest et notamment dans les Pays de la Loire, l’une des principales régions de production de volailles et de canards reproducteurs pour le foie gras. Rien qu’en Vendée, trois élevages de dindes et quatre élevages de canards ont été contaminés ces dernières semaines (entre le 4 et le 19 octobre précisément) provoquant l’euthanasie de 83 500 volailles. Les mesures sanitaires de protection ont été mises en place. Le 26 octobre, après la découverte d’un cas de grippe aviaire dans un élevage de l’Ain, ce sont 22 communes du Beaujolais qui ont été placées sous surveillance. Un autre cas a été détecté dans un élevage de Beauchamps-sur-Huillard (Loiret) justifiant la mise en place d’une zone de contrôle temporaire de dix kilomètres autour du foyer épidémique. Selon le bilan du ministère de l’Agriculture au 25 octobre, la France comptait 36 foyers d’influenza aviaire en élevage, contre 25 une semaine plus tôt.
MAL-ETRE : LA FEUILLE DE ROUTE PRECISEE
Dans un communiqué du 25 octobre, le ministère de l’Agriculture indique avoir présidé, le 19 octobre un troisième comité national de pilotage sur la « Prévention du mal-être en agriculture ». A ce jour, ce sont 78 départements qui sont dotés de comités pléniers ou de comités techniques sur ce sujet. « D’ici la fin de l’année, ce sont tous les départements qui en seront dotés, conformément à l’engagement du Gouvernement », confirme le ministère. Le comité national a validé le principe d’une charte du réseau des sentinelles en agriculture, « qui repose sur la bienveillance et la confiance et garantit la confidentialité sur la situation des personnes en difficultés », poursuit le communiqué qui précise que le dispositif « VigilanS » de recontact des personnes ayant fait une tentative de suicide porté par le ministère de la santé va être déployé en agriculture. La feuille de route prévoit également d’agir sur les facteurs de mal-être. Cette question sera également traitée lors de la prochaine loi d’orientation et d’avenir agricole.
ACTUALITÉS INTERNATIONALES ET EUROPEENNES
LA DIPLOMATIE DES CEREALES SOUS TENSION
« Une nouvelle géopolitique de la sécurité alimentaire mondiale. Quelle place pour la France et l’Europe ? », Tel était l’intitulé du forum organisé le 21 octobre par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et le Club Demeter. La première table-ronde (sur trois) a dressé le bilan des crises actuelles. La guerre en Ukraine rappelle que les céréales sont au cœur de la problématique de la stabilité de la planète, dans son ensemble. Ce qui explique qu’en ouverture du forum, par vidéo interposée, le président Emmanuel Macron ait parlé de « diplomatie des céréales ». Un haut-fonctionnaire du MEAE a d’ailleurs affirmé que Moscou « organisait la pénurie » et « faisait un chantage à la sécurité alimentaire ». Certes les corridors maritimes en Mer noire sont en place depuis le 22 juillet. Ils ont permis de faire partir plus de dix millions de tonnes (Mt) de céréales d’Ukraine et ainsi participé à la stabilisation des marchés mondiaux, même si les cours restent élevés à environ 330 euros/tonne. Mais l’accord pour ces corridors ne tient que jusqu’au 19 novembre prochain. Après cette date, quelle sera l’attitude des Russes dont les récoltes sont quantitativement excellentes (environ 100 Mt) mais peu qualitatives car trop humides ? Les experts sont plutôt partagés. Pour Arnaud Petit, directeur général du Conseil international des céréales (CIC), le risque est « réel » que Vladimir Poutine ne le reconduise pas. Il faut aussi craindre un manque de disponibilité sur le blé meunier et, en plus d’une possible désorganisation logistique, appréhender un retour de la Niña en Amérique du Sud, ce qui compromettrait les récoltes brésiliennes et argentines, dont les résultats seront connus en février/mars prochain. Thomas Gomart, directeur général de l’Institut français des relations internationales (IFRI) pense que la Russie aurait « tout intérêt à prolonger l’accord fin novembre pour poursuivre le corridor », mais que la volonté de son dirigeant, Vladimir Poutine, de basculer dans une logique autarcique pourrait être supérieure à celle de contribuer au système alimentaire mondial.